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dundun : Dundun : stylo à bille et crayon pastel/ papier ; 32x24 cm ; 17-03-01. Cette icône a été l’ébauche du tableau peint « barafô », qui veut dire en bambara « joueur de sphère » ; soit une poétique de l’art africain en tant qu’expressivité du langage artistique. En Afrique, la musique et la danse ont valeur de langage, puisqu’elles traduisent parfaitement le dynamisme de la nature. Tout comme le verbe de la parole, les formes du langage artistique condensent de façon systématique des sens, des enseignements et des signes sociaux. A cet effet, la figuration devient une synthèse strictement évocatrice de la performance annoncée dans le sujet. Chaque pied, recouvert d’un morceau de cuir à l’épreuve des écorchures, s’agrippe tel qu’une main à la boule pour la tenir juste devant les frappes. Les gesticulations du batteur expriment la saccade de la rythmique et la puissance des sonorités. Sa tête au bonnet, en se dandinant, imprime le tempo scandé ; la force des vibrations est perceptible à travers les traits crispés du visage et le rictus de la bouche. Jadis, les Africains découvrirent la danse et le chant en même temps que le langage. Dans ce sens, toute la mise en scène est le prétexte à des insinuations plus profondes. L’intitulé ‘’dundun’’ indique une sorte de tam-tam basique en forme de calebasse ouvert en haut, puis rétamée de cuir de bouc. A cause de sa signification cosmique et du pouvoir évocateur de ses sonorités, cette calebasse est le roi des instruments de musique. Elle symbolise la voix des ancêtres et des esprits de la brousse. La verve passionnée du joueur en dit long sur les danses solaires dont elle est le véhicule. Aussi, sa rythmique baroque est l’intermédiaire à travers lequel l’instrument de musique et le corps du joueur se mélangent et se fondent.
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